http://www.canalc2.tv/video/15197 Durée : 1:29:40
M. Pierre-Yves Gosset
Suite à sa campagne “Dégooglisons Internet” (oct 2014 - oct 2017), l’association a fait le bilan, calmement. Et il n’est pas brillant.
En quelques années, les GAFAM/BATX/NATU (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi, Netflix, AirBnb, Tesla, Uber) ont “colonisé” le monde, en formattant nos interactions, en normalisant nos relations, en orientant nos consommations, en contrôlant notre pouvoir d’agir. À l’oeuvre derrière cette mécanique, une mutation économique et sociale : le capitalisme de surveillance.
Avec sa nouvelle feuille de route “Contributopia”, Framasoft souhaite mettre en place des outils et accompagner des dynamiques collectives qui permettraient de pouvoir agir, plutôt que de subir. Il ne s’agit plus seulement de savoir « ce que nous refusons » (le logiciel propriétaire, les attaques contre nos libertés fondamentales, etc), mais aussi de définir « quel monde nous souhaitons », et comment le logiciel libre et les communs peuvent nous aider à y le mettre en oeuvre.
Nous essaierons donc de poser les faits qui démontrent que l’opensource se porte (très) bien mais que le logiciel libre (= opensource + valeurs + éthique) soit dans une ornière depuis plusieurs années.
Pour sortir de l’ornière, mais aussi de l’épuisement, ne devrions nous pas faire un pas de côté et réinterroger les pratiques, les fonctionnements et les visions de nos communautés libristes ? De ne plus voir le logiciel libre comme une fin en soi nous permettant de nous libérer nous (libristes), mais comme un outil inspirant capable de favoriser l’émancipation de toutes et tous, et d’accélerer des transformations sociales positives ?
La question politique a toujours été centrale dans le mouvement du logiciel libre, mais les questions économiques, techniques et juridiques - elles aussi profondément politiques, mais évitant soigneusement notre capacité d’avoir une vision globale - ont parfois posé un voile sur notre faculté à nous projeter ou à passer de la réaction à l’action.
Et vous, comment imaginez la place du logiciel libre dans la société dans 3, 5 ou 10 ans ?